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 Métaphores

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cyrryel
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cyrryel


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MessageSujet: Métaphores   Métaphores EmptyDim 25 Sep 2011 - 18:17

Citation :
Métaphore : Dans la forêt...


par Catherine Dupuis

Dans la forêt de la Rivière Mirabella d’une lointaine contrée des pays du Nord, vivait une famille de cervidés, pareille à toutes les autres familles de cervidés des alentours, à l’exception d’une petite différence : une petite biche venait de voir le jour dans la famille Serida. Elle était d’une beauté extraordinaire. La douceur de ses yeux faisait monter des larmes d’émotion à ceux qui la regardaient, son pelage de fils d’or brillait de mille feux sous les rayons du soleil et sur son museau, une étoile translucide se paraît d’un soupçon des couleurs de l’arc-en-ciel lorsqu’elle se déplaçait ou lorsque le vent la caressait. Les parents, éblouis par tant de beauté, la prénommèrent Sibelle.

En grandissant, la petite biche devint de plus en plus belle tout en démontrant également, une intelligence peu commune. Elle apprenait à une vitesse vertigineuse tous les rudiments de la survie en forêt, pour se nourrir, pour éviter les prédateurs et les chasseurs. Elle était toujours entourée par sa famille qui l’adorait et par de nombreux amis qui réalisaient ses moindres désirs dès qu’elle les exprimait.

Et plus Sibelle grandissait, plus elle devint exigeante, plus rien n’était assez bien pour elle. Ses parents étaient gentils et elle les aimait profondément mais ils lui semblaient tellement quelconques. Comment avaient-ils pu enfanter une biche aussi extraordinaire qu’elle ? Ses frères, ses sœurs et tous ses amis lui semblèrent tout à coup devenir ternes. Que pouvaient-ils lui apprendre ? Son ciel s’assombrit de plus en plus. Et en même temps, subtilement, son pelage ternit et ses yeux perdirent de leur douceur au fur et à mesure que son cœur durcissait. Plus rien n’était assez bien pour elle. Même l’herbe qu’on lui offrait était fade et sans goût. Décidément, ce monde de la Rivière Mirabella devenait trop étroit pour Sibelle ! Elle rêvait d’endroits où elle pourrait s’épanouir et retrouver son éclat. Elle décida donc, de faire son baluchon et de partir à la découverte d’un autre monde, un monde qui lui offrirait ce qu’elle méritait vraiment, un monde où elle retrouverait son éclatante beauté que l’étroitesse de la Forêt de la Rivière Mirabella avait ternie.

Elle partit donc vers le sud, en suivant prudemment les sentiers des forêts, s’immobilisant lorsqu’un chasseur se faisait sentir et se servant de la direction du vent pour échapper aux nombreux prédateurs qui pourraient sentir sa présence.

Un soir où elle s’abreuvait dans un ruisseau, elle aperçut une communauté de cervidé. Ébloui par sa beauté encore étonnante, le chef qui se prénommait Cédric, lui adressa la parole :

— D’où viens-tu ? Que fait seule dans ces parages, une belle biche comme toi ?

Sibelle baissant les yeux se sentit fondre d’amour pour le grand cerf.

— De la Forêt de la Rivière Mirabella répondit-elle. Je suis partie pour découvrir le monde et trouver mon identité profonde. Puis-je vivre quelques temps parmi vous ?

Sous le regard admiratif de ses nouveaux amis, Sibelle retrouvait sa brillance et l’étoile translucide sur son museau lançait des étincelles des couleurs de l’arc en ciel à qui la regardait. Dans la tribu de la Montagne Bleue, Sibelle rayonnait et ses nouveaux amis satisfaisaient tous ses désirs dès qu’elle les exprimait.

Un jour Cédric lui offrit une marguerite très rare, translucide avec des éclats de couleur qu’il avait cueillie spécialement pour elle. Sibelle la regarda à peine… et la mangea ! Une autre fois, il l’amena dans un coin secret connu de lui seul, d’une beauté à couper le souffle. Les montagnes rejoignaient le ciel en effilochant les quelques nuages qui passaient par là. Le silence et la grandeur des lieux étaient propices à la déclaration d’amour que Cédric s’apprêtait à lui faire à genoux. Mais Sibelle frappait du sabot, impatiente de retrouver sa cour d’admirateurs au village, si bien que les mots ne purent sortir de la bouche de Cédric qui fut profondément blessé.

Au retour, il offrit un scarabée tout mordoré à Lunic, la biche qui avait partagé son enfance et qu’il aimait tendrement pour sa générosité envers les autres et son humilité. Lunic fut bouleversée de joie et cette joie toucha tellement Cédric qu’il lui offrit également son cœur certain maintenant d’avoir fait le bon choix.

Sibelle ressentit cruellement ce désaveu. Elle était folle d’amour pour le grand cerf. Comment pouvait-il en choisir une autre qu’elle ?

Le lendemain, elle refit son baluchon et repartit vers le sud, tout en léchant sa peine. Arrivée au bord d’une rivière, l’eau lui renvoya son reflet et les larmes reprirent de plus belle lorsqu’elle s’aperçut que sa beauté s’éteignait encore plus. Ses yeux avaient un regard dur, son pelage ternissait et personne ne pensait plus à de l’or en le voyant. Et pire encore ! Son étoile blanchissait et n’émettait plus aucune étincelle de couleur. Sibelle pleura tant et tant que la crue de la rivière se gonfla et se gonfla encore plus.

Soudain un gigantesque poisson sauta hors de l’eau et s’assit sur une branche qui se prosternait au-dessus de la rivière :

— Je suis le Génie de la Rivière Magique ! J’ai entendu ta peine, Sibelle. Le divin t’a donné toutes les chances dans la vie : l’intelligence, l’amour et une beauté presque indécente et qu’en as-tu fait ?

— Je ne me reconnais plus et ma peine est immense. Génie, toutes les larmes que j’ai versées depuis des jours et des jours sont autant de peine que j’ai fait subir aux êtres que je chérissais le plus au monde ! mais comment réparer tout ce gâchis causé par ma seule vanité ?

— Il existe un moyen Sibelle mais pour le connaître, tu devras écouter ton cœur !

Et le poisson s’arracha une écaille dorée, la fit valser dans les airs et elle se colla juste au-dessus du genou droit de la patte antérieure de Sibelle.

— Si tu as besoin d’aide, lèche mon écaille et je serais près de toi !

Puis il plongea dans la rivière et disparut.

Sibelle sécha ses larmes et songea à son avenir. Devait-elle parcourir seule le monde en se désolant de sa beauté perdue ou serait-il mieux de retourner vers sa famille et ses amis qui lui manquaient cruellement ? Elle revit les montagnes et les forêts de la Rivière Mirabella et cette pensée lui serra le cœur. Elle décida finalement de retourner vers les lieux de son enfance et entama le long périple du retour.

Chemin faisant, elle rencontra l’aigle Jospur qui venait de perdre l’usage de la vue en devenant la cible de jeunes chasseurs en mal de proie. Sa douleur et ses plaintes transpercèrent le cœur de Sibelle. Elle pleura avec Jospur comprenant à quel point la perte de la vue pouvait être fatale pour un aigle et n’écoutant que son cœur, elle lécha l’écaille au-dessus de son genou et l’énorme poisson apparut.

— Génie lui dit-elle, cet aigle est condamné s’il ne retrouve pas la vue. Je suis prête à lui offrir un de mes yeux pour qu’il puisse survivre !

— Es-tu certaine de vouloir devenir borgne Sibelle ? Toi qui voulait retrouver ta beauté, tu va la perdre un peu plus !

— Génie, quelle importance ma beauté en échange d’une vie ?

Et ainsi, il fut fait… L’aigle retrouva une partie de sa vue grâce au don de la biche et le Génie disparut.

— Sibelle, tu es magnifique et pour moi tu seras éternellement, celle à qui je dois la vie. Moi et les miens, nous veillerons toujours sur toi du haut des cieux.

Il prit son envol en faisant de grands signes d’adieu à Sibelle et celle-ci sentit son cœur se gonfler de tendresse pour Jospur qui partait dans le ciel avec une partie d’elle-même.

Elle reprit sa route en faisant attention à sa nouvelle perspective avec un seul œil. Lorsque la nuit fut venue, elle se reposait près d’un arbre lorsqu’elle entendit un gémissement tout près d’elle. Elle essayait de localiser la source du bruit quand une petite voix se fit entendre :

— Que vais-je devenir ? Une chauve-souris sourde, autant mourir tout de suite ! Une terrible explosion de dynamite près du lieu où je sommeillais m’a enlevée l’usage de l’ouie se lamentait Bardo, la petite chauve-souris. Moi qui me déplace grâce aux ultrasons, comment vais-je me diriger maintenant ? Je vais mourir au creux de cet arbre !

Sibelle n’écoutant que son cœur, lécha l’écaille au-dessus de son genou et le poisson géant apparut aussitôt.

— Génie, vois cette malheureuse qui a perdu l’usage de son ouie et qui ne pourra survivre ainsi. Je suis prête à lui donner une de mes oreilles pour qu’elle puisse parvenir à se déplacer.

— Es-tu certaine de vouloir perdre une oreille en plus d’être borgne Sibelle ? Toi qui voulais retrouver ta beauté, tu vas la perdre un peu plus en donnant une de tes oreilles !

— Génie, qu’elle importance ma beauté en échange d’une vie ?

Et ainsi, il fut fait… la chauve souris retrouva une partie de son ouie grâce au don de la biche et le génie disparut.

— Sibelle, que tu es douce à entendre ! et pour moi tu seras éternellement celle à qui je dois la vie. Moi et les miens, nous veillerons toujours sur toi dans les ténèbres de la nuit.

Elle prit son envol en faisant de grands signes d’adieu à Sibelle et celle-ci sentit son cœur se gonfler de tendresse pour Bardo qui partait vers d’autres lieux avec une partie d’elle-même.

Et elle reprit sa route en faisant doublement attention à sa nouvelle perspective et avec son ouie affaiblie. Plus elle approchait de la Forêt de la Rivière Mirabella, plus son impatience de revoir les siens la faisait galoper.

Elle s’arrêta en passant dire bonjour à ses amis de la Montagne Bleue et à la vue de Cédric, elle comprit ce qu’elle avait perdu mais le voyant si heureux avec Lunic, elle leur souhaita de tout cœur, tout le bonheur qu’ils méritaient. Elle savait au fond d’elle-même qu’ils resteraient toujours ses amis fidèles.

Puis, elle repartit le cœur battant en pensant aux retrouvailles avec les siens. Elle faillit ne pas entendre le gémissement de douleur de la lionne Maala qui s’était blessée à la patte en chassant pour nourrir ses petits. Elle avait perdu beaucoup de sang et les hyènes rôdaient aux alentours. Maala était d’une grande tristesse car ses petits l’attendaient seuls, à la merci des prédateurs et elle ne pouvait plus les protéger. Sibelle ne sachant quoi faire, lécha l’écaille et le poisson apparut encore aussitôt.

— Génie, vois cette malheureuse qui perd son sang à cause de sa blessure. Ses petits sont seuls et ne survivront pas si elle ne peut les protéger ! je suis prête à prendre sa blessure et à boiter éternellement pour la sauver elle et sa famille.

— Es-tu certaine de vouloir boiter en plus d’être borgne et de n’entendre que d’une oreille? Toi, qui désirais le plus au monde, retrouver ta beauté, tu vas la perdre à tout jamais !

— Génie quelle importance ma beauté en échange de toutes ces vies ?

Et ainsi fut fait… la lionne retrouva l’usage de ses pattes grâce au don de la biche et le génie disparut.

— Sibelle, ta bonté est extrême et pour moi tu seras éternellement celle à qui, moi et mes petits, nous devons la vie. Nous veillerons toujours sur toi, tu peux en être certaine !

Et elle partit en faisant de grands signes d’adieux à Sibelle et celle-ci senti son cœur se gonfler d’amitié pour Maala qui partait vers sa famille avec un peu d’elle-même.

Elle se remit en route, sachant que la forêt de la Rivière Mirabella était toute proche maintenant et faisant triplement attention avec sa vue, son ouie et sa patte handicapées.

Puis elle arriva enfin au village. Celui-ci semblait complètement désert. Sibelle eut l’impression que son monde s’écroulait. Où étaient-ils tous passés ? Sa famille, ses amis ?

Soudain des cris de joie fusèrent et les cerfs du village entourèrent bien vite Sibelle. Jospur les avait prévenu du retour de Sibelle et il planait dans le ciel en lui faisant de grands signes. Sibelle pleurait de bonheur, son pelage brillait comme de l’or au soleil et l’étoile translucide sur son museau étincelait de mille éclats de couleur.

Le Génie apparut alors à la grande surprise des habitants du village, ébahis par ce poisson énorme, et il dit à la biche :

— Sibelle la beauté est dans les yeux de celui qui te regarde ! Chaque fois que le soleil disparaîtra pour laisser place à l’astre de la nuit, tu te souviendras que la beauté extérieure apparaît lorsque la lumière l’éclaire mais que la beauté intérieure, celle de l’âme brille doucement, de façon constante, en éclairant le regard d’une intensité magique et en diffusant l’amour autour de soi.

http://www.centrepnl.com/fr/index.php?section=articles-du-communique&article_id=5
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cyrryel
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cyrryel


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MessageSujet: Re: Métaphores   Métaphores EmptyDim 25 Sep 2011 - 18:18

Citation :
Métaphore : L'arbre magique
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par Sylvie Bouchard

Tout cela s’est passé il y a très longtemps, dans un pays lointain...

Mayara était née sous une bonne étoile. Depuis qu’elle était toute petite, la panthère avait fait preuve d’indépendance et de débrouillardise. Très tôt laissée à elle-même au cœur de la jungle, elle avait rapidement appris l’art de la survie et était devenue une habile chasseresse.

Forte et fière, Mayara avait rapidement pris la tête de la bande et avait su braver multiples dangers et ennemis pour protéger les siens. La belle panthère avait l’âme guerrière et, dans toute la jungle, l’on prononçait son nom avec respect.

Maintenant adulte, Mayara prenait plaisir à explorer cette jungle qu’elle connaissait si bien. Elle s’y était fait de nombreux amis, y compris un vieil homme sage qui vivait à l’orée de la forêt, tout près de la mer, et avec qui elle allait souvent partager ses joies et ses peines.

Le vieil homme savait l’écouter et elle aimait bien entendre ses conseils, car il était bon et rempli d’une très grande sagesse, de la sagesse de ces hommes dont l’âme prend racine dans de nombreuses existences. Mayara était intriguée par le vieil homme sage, inspirée par sa force tranquille, si différente de sa puissance féline à elle.

Le vieil homme sage vouait à Mayara une confiance des plus absolue. Racée et dégourdie, elle était loyale et l’avait à maintes reprises protégé du danger. Il l’avait vu grandir et c’est avec joie, et beaucoup de tendresse, qu’il la contemplait, bête racée, souple et capable de faire face à n’importe quel obstacle.

Mayara était l’une de deux créatures pour qui le vieil homme avait une affection toute particulière. En effet, un magnifique albatros, dont il avait fait la connaissance depuis cela bien longtemps était aussi devenu pour lui un tendre ami.

Fier et libre, Y’Alla l’albatros cachait, derrière des allures détachées, un cœur d’or. Souvent, il faisait récit au vieil homme, partageant avec lui le plaisir que lui procurait les grands envols et les voyages qu’il faisait, à la découverte de contrées inconnues. Le vieil homme l’écoutait avec ravissement, imaginant lui aussi planer sur les ailes du vent, découvrant en pensées les paysages magnifiques que lui décrivaient l’albatros. À l’occasion, Y’Alla ramenait au vieil homme des souvenirs de ses périples; coquillages, fruits exotiques ou tout simplement anecdotes que celui-ci ne se lassait d’entendre. Or le vieil homme se faisait très vieux. Un jour, il devint très malade, et il dût cesser ses promenades dans la jungle. Il sentait que son voyage s’achevait. Un soir qu’il sentait la vie s’en aller, il somma Mayara.

— Mayara, ma belle amie, je sens mes forces me quitter... je sais que la fin est proche; bientôt, il me faudra transcender, comme l’ont fait tous mes ancêtres avant moi lorsque l’âme désire se libérer...

— Mais, vieil homme, tu ne peux pas me laisser... tu es le seul être qui sache m’écouter et me conseiller... répliqua Mayara, l’âme déchirée par le chagrin.

Le vieil homme sourit en la regardant tendrement.

— Tu sais bien que je ne te quitterai pas... mon cœur sera toujours avec toi. Et tu pourras te confier à Y’Alla, mon ami. Il me connaît bien et il a un cœur d’or...

— Y’Alla? s’offusqua Mayara, comment puis-je me confier à Y’Alla, c’est un albatros qui ne pense qu’à voler dans les airs et à s’amuser; il n’a jamais affronté le danger puisqu’il fuit devant lui. On ne peut s’y fier !

Une fois de plus, le regard tendre du vieil homme se perdit dans les prunelles d’or et de feu. Il sourit.

— Que tu es forte Mayara... mon cœur se réchauffe à ton contact! Pourtant, je sais que Y’Alla pourrait tefaire découvrir beaucoup de choses, beaucoup de richesses... crois-moi, je t’en conjure!.

— Soit... répondit Mayara, triste et confuse.

Quelques jours plus tard, le vieil homme rendit l’âme, transcendant à jamais son enveloppe terrestre. Mayara, terrassée par le chagrin, le couvrit de feuilles là-bas, à l’orée de la jungle, sur le bord de la mer...

— Et où est-il, son ami Y’Alla, pour l’accompagner dans ce départ? Envolé au loin sûrement... insouciant, comme à l’habitude!, grommela Mayara.

Pendant plusieurs jours, la belle panthère au regard de feu erra près de l’endroit où s’était éteint son vieil ami. À quelques reprises elle crut apercevoir l’albatros, qui pas une seule fois ne se posa près de la dépouille. Le vague à l’âme elle erra ici et là. Le départ de son sage confident la remplissait d’une tristesse au creux des entrailles qui ne semblait s’apaiser.

Puis un jour, alors qu’elle regardait distraitement l’océan, Mayara se mit à songer aux lointaines contrées dont lui avait souvent parlé le vieil homme. Au creux de son être, elle commença à sentir un vide, une envie profonde de réponses, de sens. Curieuse, elle s’avança doucement sur la plage, délaissant la sécurité de sa jungle adorée. Elle se sentit étrangement vulnérable, car elle ne pouvait plus deviner les dangers que dévoilaient si bien les craquements d’une branche, les odeurs portées par le vent. Tout lui paraissait différent maintenant, la mer elle-même semblait plus puissante vue d’ici, entendue d’ici, sur le sable chaud.

Le soleil lui-même s’attaquait à sa belle fourrure luisante. Point de répit, point d’abri. Mayara, pour la première fois depuis bien longtemps, eut peur. Mais, puisqu’elle était dotée d’un très grand courage et, surtout, surtout à cause de sa très grande curiosité, elle resta là, assise sur la plage et ferma les yeux.

Au loin, elle entendit les cris stridents de Y’Alla. Elle ne bougea point. Porté par le vent, l’albatros vint se poser à quelques pas d’où elle se trouvait. Elle ne broncha pas. Doucement, Y’Alla s’avança sur la plage vers l’endroit où le vieil homme avait rencontré la mort. Mayara pouvait sentir Y’Alla bouger non loin d’elle. Elle entendait chaque bruit, chaque craquement fait par ses pattes sur le sol, elle entendait même sa respiration haletante d’avoir tant volé. Mais elle ne bougea pas.

De longs moments passèrent, Mayara avait ouvert les yeux et regardait au loin vers l’horizon; Y’Alla, à l’orée de la jungle, semblait méditer.

C’est alors que des sons mélodieux s’élevèrent très doucement de l’endroit où reposait le vieil homme. Se tournant vers la source de cette étrange symphonie, Mayara vit avec surprise une colonne de lumière, comme de la fumée, qui ondoyait là où plus tôt s’étaient trouvés les restes du vieil homme. À sa place, une flamme scintillante, comme faite d’étoiles, y brillait. Elle fit quelques pas timides en direction de cet étrange phénomène. Tout près d’elle Y’Alla, fasciné et souriant, semblait sous le charme.

Tout à coup, la douce spirale de fumée les enveloppa tous les deux et Mayara se sentit très légère. Baissant les yeux, elle constata qu’elle s’élevait tout doucement vers le ciel. Étonnée, mais paisible, elle se laissa transporter au gré du vent. Et ce qu’elle vit la remplit de joie. Pour l’espace d’un moment, qui lui sembla une éternité, elle se vit toute blanche avec de magnifiques ailes, les plus grandes qui soient. Et, comme répondant à un appel venu du centre de son être, elle vola de plus en plus haut, sentant sur son corps, sa face, ses ailes, la caresse du vent du large. Elle sentait l’air salin et pouvait voir, enfin, toutes ces places magnifiques que lui avait décrites son vieil ami. Et tout au long de son merveilleux voyage, elle pouvait sentir sa présence, presque voir son visage qui lui souriait tendrement.

Elle ne sut jamais comment elle se retrouva de nouveau sur la plage, dans sa belle robe noire et lustrée, ses yeux d’or et de feu remplis d’une nouvelle flamme. Son cœur, gonflé de gratitude pour ce qui venait de se passer, battait la chamade. Elle savait, jusqu’aux confins de son être qu’elle ne serait plus jamais la même.

Mayara se retourna lentement. Son regard croisa celui de Y’Alla et elle crut y reconnaître un éclat, une force tranquille qui lui parurent familiers. Touchée, elle sentit monter en elle une grande tendresse et lui rendit son sourire.

Tout cela s’est passé il y a très longtemps, dans un pays lointain...

... et pourtant, l’on y raconte encore que c’est à l’endroit même où tout cela survint que naquit un arbre magique, dont l’écorce d’ébène luit sous les rayons du soleil et dont les fleurs toutes blanches, au cœur d’or, s’envolent fréquemment, portées par le vent salin, comme en réponse à l’appel de la mer.

Et à la fin du jour, si on prête bien l’oreille, on peut y entendre le doux rire d’un vieil homme...

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cyrryel
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MessageSujet: Re: Métaphores   Métaphores EmptyDim 25 Sep 2011 - 18:28

Citation :
C’est l’histoire d’un petit garçon qui avait mauvais caractère. Son père lui donna un sac de clous et lui dit qu’à chaque fois qu’il perdrait patience, il devrait planter un clou derrière la clôture.

Le premier jour, le jeune garçon planta 37 clous derrière la clôture. Les semaines qui suivirent à mesure qu’il apprenait à contrôler son humeur, il plantait de moins en moins de clous derrière la clôture…Il découvrit qu’il était plus facile de contrôler son humeur que d’aller planter des clous derrière la clôture…

Le jour vint où il contrôla son humeur toute la journée. Après en avoir informé son père, ce dernier lui suggéra de retirer un clou à chaque jour où il contrôlerait son humeur. Les jours passèrent et le jeune homme pût finalement annoncer à son père qu’il ne restait plus aucun clou à retirer de la clôture.

Son père le prit par la main et l’amena à la clôture. Il lui dit: “Tu as travaillé fort, mon fils, mais regarde tous ces trous dans la clôture. Elle ne sera plus jamais la même. À chaque fois que tu perds patience, cela laisse des cicatrices exactement comme celles-ci. Tu peux enfoncer un couteau dans un homme et le retirer, peu importe combien de fois tu lui diras être désolé, la cicatrice demeurera pour toujours. Une offense verbale est aussi néfaste qu’une offense physique.
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Lyziel




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MessageSujet: Re: Métaphores   Métaphores EmptyLun 26 Sep 2011 - 6:49

Very Happy
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